La lune, quand elle est très brillante et bien dégagée, constitue un magnifique miroir qui nous renvoie la lumière du soleil. Même si la lumière de la lune est plutôt douce, on peut l’utiliser pour stimuler le cerveau en la regardant pendant suffisamment longtemps. Les phosphènes ainsi produits ne sont pas aussi vifs que ceux produits avec la lampe phosphénique ou avec le soleil, mais ils restent très agréables et intéressants à utiliser car ils peuvent avoir un effet particulier sur les rêves. On dit d’ailleurs que la lune inspire les artistes. C’est, d’une certaine façon, vrai, mais à condition que l’on regarde la lune et que l’on profite des phosphènes produits avec sa lumière.

On n’est pas obligé d’utiliser seulement les réflexions du soleil pour faire des phosphènes. En fait, on peut faire de très bons phosphènes avec la lumière ambiante extérieure quand on est à l’intérieur d’un bâtiment. Cela peut paraître étonnant, mais il faut garder à l’esprit que, quand on fait des phosphènes, le contraste joue beaucoup. C’est-à-dire que si l’on est dans un lieu très sombre, une moindre quantité de lumière suffira pour faire un phosphène. Au contraire, si l’on est dans un endroit très éclairé, il faudra une lumière d’autant plus vive pour produire un phosphène.

Ce phénomène est tout à fait frappant lorsque l’on se trouve dans une petite grotte dont l’entrée mène directement sur l’extérieur. Quand la lumière à l’extérieur est suffisamment forte, l’entrée de la grotte peut facilement servir de lampe phosphénique. On n’est donc pas du tout surpris que, tout au long de l’Histoire et sur les 5 continents, les grottes aient abrité, et abritent encore, des méditants en tout genre.

Toutefois, quand on comprend l’importance des phosphènes et la façon de les produire, on peut confortablement profiter de ce procédé chez soi, quand la quantité de lumière à l’extérieur le permet. Il suffit pour cela de se trouver dans une pièce très sombre et de ne laisser qu’une petite ouverture sur l’extérieur. Un espace laissé entre deux volets ou deux rideaux suffira pour faire des phosphènes, qui auront la forme allongée de l’espace libéré entre les rideaux. On peut affiner ce procédé en utilisant des persiennes, des moucharabiehs, des stores vénitiens, ou même confectionner soi-même une décoration originale pour faire des phosphènes comme avec un pochoir. Les phosphènes prendront, bien entendu, la forme de l’ouverture utilisée.

La lumière réfléchie est moins puissante et donc moins dangereuse pour l’œil, mais, en étant réfléchie, elle acquiert aussi une qualité particulière : elle est polarisée. La lumière polarisée se propage selon différentes directions (appelées vecteurs par les physiciens) qui sont déterminées par le milieu sur lequel la lumière se réfléchit ou par le milieu que la lumière traverse. On parle alors de polarisation rectiligne, elliptique ou circulaire. Ce phénomène est largement utilisé dans les sciences et techniques, notamment pour l’élaboration de filtres que l’on retrouve dans certains verres de lunettes ou certains microscopes.

Dans le cadre du Phosphénisme, le Dr Lefebure s’est aperçu que la lumière polarisée a une action particulière sur le cerveau : elle stimule les capacités du cerveau à produire des images mentales. Une personne qui pratique régulièrement le Phosphénisme avec la lumière polarisée percevra, statistiquement, plus d’images mentales. Cela peut servir dans le cadre de la production des phénomènes de clairvoyance.

Travailler le Phosphénisme avec la lumière réfléchie présente donc un double intérêt : elle est plus douce, et elle entraîne des réactions cérébrales qui peuvent s’avérer utiles.

Dans la nature, on trouve facilement des milieux réfléchissants avec lesquels travailler. L’eau, les nuages, le sable, ou même le simple ciel bleu renvoient la lumière du soleil et permettent de faire des phosphènes à toute heure de la journée. Il convient toutefois de rester prudent car la lumière réfléchie peut s’avérer encore très puissante.

Dans un souci de sécurité, on peut chercher à contrôler la quantité de lumière avec laquelle on travaille en utilisant une substance réfléchissante comme un linge blanc, un coquillage ou un caillou poli, un peu d’eau dans un contenant, ou encore un miroir. En disposant et en orientant correctement la surface réfléchissante, on peut travailler avec la quantité de lumière souhaitée et, ainsi, faire des phosphènes confortablement et sans danger.

Mais, on peut tout à fait utiliser ce genre de dispositif chez soi, en plaçant une surface réfléchissante sur le cadre d’une fenêtre, par exemple. A certaines heures de la journée, quand le soleil est dans la bonne position, on pourra faire des phosphènes grâce à la réflexion du soleil. Même le simple mur blanc d’un bâtiment situé en face de votre fenêtre fera office de lampe phosphénique, quand il est frappé par la lumière solaire.

Le soleil, bien entendu, bouge durant toute la journée et cela peut devenir un jeu intéressant que de chercher à capter ses rayons sur des surfaces réfléchissantes pour faire des phosphènes. Par exemple, quand le soleil est au zénith, un musicien pourra placer son clavier directement devant une fenêtre et bénéficier des réflexions du soleil sur les touches blanches pour faire des phosphènes tout en jouant de son instrument. De même, en plein midi, vous pouvez placer un miroir couché sur une table basse devant une fenêtre et admirer la lumière solaire qui remplit la pièce en se reflétant, d’abord sur le miroir, puis sur le plafond.